Le travail sur troupeau : le shetland, un berger

Notre Shetland, chien du 1er groupe, est bien entendu un berger. A la constitution de la race, sa fonction principale demeurait avant tout celle de garder et d'aider à la manipulation des troupeaux de moutons. Rustique et plein d'élan, il se lançait à corps perdu dans cette démarche à l'écoute de son maître. Il n'était pas rare de le voir courir sur le dos des moutons lorsque le troupeau était resserré, ceci afin de gagner du temps plutôt que de contourner.

On comprend mieux aujourd'hui pourquoi tant de shelties réussissent de si bons parcours en agility : rapidité, ténacité, passion, amour du maître et à son écoute pour lui faire plaisir. Ce cocktail détonnant fonctionnait parfaitement sur troupeau.

Aujourd'hui, la transformation de ses aptitudes naturelles au troupeau est due à deux grands facteurs : le développement de la race auprès d'un large public à la recherche de ses nombreuses qualités mais ne travaillant pas ses aptitudes bergères, d'une part, et la prédominance du border collie auprès des professionnels de l'élevage, d'autre part. De ce fait, les aptitudes naturelles au troupeau du Shetland se sont émoussées au fil des générations. Et sur un grand nombre de sujets, il devient raisonnable de penser que seul un résiduel d'aptitudes bergères, avoisinant les 10%, subsiste. C'est en tout cas le pourcentage que j'ai pu recenser au travers des tests que j'avais mis en place, lors des manifestations du SCF.

Cet état des lieux effectué, des points très positifs sont présents et il devient aisé, en stimulant individuellement ou conjointement ceux-ci, de raviver chez notre Shetland tout son intérêt pour le troupeau. Le premier critère demeure d'acquérir un sheltie issu d'une lignée dont les chiens ont du caractère, d'une bonne morphologie et d'un bon mental. Choisir donc, en premier lieu, un sujet dans ces lignées permettra de raviver et d'accentuer l'instinct de base nécessaire pour un travail de fond.

Le second élément sera de commencer l'éducation sur troupeau bien avant l'âge d’un an. Le jeune chien est très joueur et le travail abordé dans cet aspect réveille et encourage les aptitudes ancestrales. Mais là encore, rien n'est automatique, ni magique, ni fait d’avance et seule la passion accompagnée de beaucoup de persévérance permet de progresser.

Bon courage dans cet univers prenant et plein de satisfactions à tous ceux qui comptent se lancer dans cette belle aventure !